Un hamburger, des frites et mon cœur avec (9 -Fin)

Chapitre 9

Dimanche

Comme il l’avait prévu, dès le samedi, Mathieu se sentait en bien meilleure forme, suffisamment pour sortir faire son plein de courses et faire un brin de ménage dans l’appartement. Finalement, cela lui avait fait du bien de se poser quelques jours, même s’il aurait volontiers passé outre la case vidage de tripes dans les toilettes. Mais sans doute que ce petit jeûn forcé ne pouvait pas lui faire de mal. Il en plaisanterait avec Ludovic quand il le verrait, parce qu’il le verrait. Maintenant qu’il se sentait de nouveau vivant, il était impatient de pouvoir l’appeler et lui proposer de se voir. Il était encore plus impatient de le trainer dans un lit. Mais pas uniquement.

Il n’était pas loin de onze heures en ce dimanche, il avait passé la matinée à ranger son appart, à lancer deux lessives et changer ses draps. Des activités bien terre à terre mais nécessaires. Tout cela s’était conclu par une douche bien méritée dont il sortait à peine lorsqu’il entendit sonner à la porte.

Il jura.

Il aurait reconnu cette façon de faire entre mille, cette fermeté dans le geste comme si elle pouvait casser la sonnette rien qu’en appuyant dessus. Une manière de prévenir qu’elle n’était pas là pour une visite de courtoisie et qu’elle avait quelque chose à dire, quelque chose de désagréable. Il s’essuya sommairement, frottant son dos et rapidement ses jambes avant d’abandonner sa serviette par terre. Il savait bien qu’elle ne partirait pas. Et la sonnerie qui retentit à nouveau lui fit lever les yeux au ciel. Dix contre un, elle venait encore pour se plaindre d’une musique imaginaire, comme si le week-end précédent ne lui avait pas suffi. Folle comme elle l’était, elle pensait peut-être qu’il s’était arrangé pour couper le son quand elle s’était pointée juste avant d’ouvrir. Elle était, sans aucun doute, suffisamment parano pour cela. Seulement, il n’était guère d’humeur à se faire emmerder de bon matin.

Alors, bien décidé à la chercher, il passa un jean taille basse, laissant volontairement défait le dernier bouton, dévoilant bien plus que la ligne de poils noirs. La folle le prenait pour un pervers, elle allait en avoir pour son argent. Avec un peu de chance, elle n’y reviendrait plus.

Les cheveux encore mouillés, quelques gouttes perlant même à leurs pointes, les hanches en partie découvertes, le sexe pas loin de l’être, torse nu et sourire charmeur sur les lèvres, il ouvrit la porte sur un « Bonjour, madame Rochas » pour être coupé par ce qui devait être un « Bonjour, je suis votre nouveau voisin » mais qui ne parvint pas au-delà du « nouv… ».

Il y eut un instant de silence, de surprise, d’incompréhension même, peut-être même de recul tant cela paraissait incongru et étrange de se trouver face à face de la sorte, ici, sur le seuil de son appartement.

Et puis finalement, deux sourires amusés.

– Jolie tenue pour ouvrir la porte.

La phrase avait été presque ronronnée tandis qu’un regard taquin était descendu de son pectoral jusqu’à la limite de son jean, en suivant volontairement la ligne jusqu’à la braguette ouverte, n’hésitant pas à poursuivre un peu jusqu’à la naissance de sa verge. Le sourire de Mathieu se fit plus charmeur alors que lui-même détaillait Ludovic : son tee-shirt moulant, son pantacourt et ses claquettes, avant de remonter à son visage et ses yeux clairement brillants de désir. Son regard s’égara sur sa lèvre d’abord mordillée, puis léchée avec une envie non dissimulée.

– Ça te plaît ? demanda-t-il.

– Beaucoup, répondit Ludovic en posant le doigt sur le torse de Mathieu pour lui faire suivre le même trajet que son regard quelques secondes plus tôt.

Son doigt vint se glisser encore un peu plus bas dans sa braguette, caressant le haut de sa verge qui se gonflait doucement.

– Tu rentres ?

L’ambiguïté n’était pas de mise dans la question.

– Avec plaisir.

La porte n’était même pas refermée que leurs bouches faisaient enfin connaissance. Leurs langues ne tardèrent pas à en faire de même, se frôlant avant de s’enrouler l’une autour de l’autre, se goûtant par la même occasion. Leurs mains n’étaient pas en reste et commençaient à leur rythme, plutôt rapide, à explorer le corps de l’autre.

Et celui de Ludovic était tel qu’il l’avait imaginé, ferme et musclé, un régal pour les doigts. Il venait de descendre sur ses fesses qu’il n’avait touchées qu’avec les yeux lorsque Ludovic, le surprenant, le fit pivoter et le plaqua contre la porte. Voilà qui était intéressant et particulièrement excitant, tout autant que les mouvements de bassin que ce dernier entreprit alors, faisant frotter leurs deux érections l’une contre l’autre.

Ses mains se firent plus fermes, son baiser plus vorace tandis qu’il répondait à ces déhanchements. Il se laissa faire, grognant un peu quand des doigts vinrent saisir une poignée de cheveux pour tirer sa tête en arrière et dégager son cou. Ce dernier se fit dévorer à coups de baisers, de langue ou de dents.

Le désir devint plus vif encore et Mathieu attaqua le pantacourt de Ludovic, faisant glisser le vêtement le long de ses hanches, laissant le poids du tissu l’entraîner plus bas. D’un rapide mouvement, Ludovic se débarrassa de ses claquettes et, tandis qu’ils se dirigeaient vers la chambre, abandonna son pantacourt dans l’entrée.

Mathieu en profita pour le défaire de son tee-shirt, le découvrant en slip noir.

– Désolé, je n’avais pas prévu sinon j’aurais mis quelque chose de plus…

Il le coupa d’un baiser. Très franchement, on s’en fichait royalement de ce qu’il portait comme sous-vêtement, il n’allait pas rester là bien longtemps. Il s’agenouilla en plein milieu du salon, descendant le slip dans son mouvement. Il ne laissa pas le temps à Ludovic pour comprendre ce qu’il se passait qu’il entourait déjà son sexe de sa bouche.

Ne pouvant s’accrocher à aucun meuble, le canapé en cuir, les fauteuils clubs, les chaises, la table, tout était trop loin, les mains de Ludovic glissèrent dans ses cheveux.

– Humm, gémit-il sous l’attention dont il était l’objet.

Mathieu faisait aller et venir le pénis entre ses lèvres, le découvrant long et fin. Son bout charnu glissait entre son palais et sa langue, y déposant un peu de liquide séminal. De ses mains, il caressait les fesses fermes et rebondies, savourant le contact de leur épiderme, s’immisçant légèrement le long de leur raie, s’amusant de sentir les muscles se contracter sous ses attentions. Cela l’excitait comme jamais. Il adorait sucer ses amants, les mettre à sa merci. Il aimait aussi la pénétration, mais il y avait quelque chose dans le fait de faire jouir quelqu’un de cette façon qui lui avait toujours fait tourner la tête. La fellation avait été son premier acte sexuel avec un autre et avait depuis eu sa préférence. Les gémissements qui s’échappaient à intervalles de plus en plus rapprochés des lèvres de Ludovic finissaient de lui brûler les reins. Il avait déjà pensé qu’il pourrait jouir uniquement du plaisir de sucer et c’était plus vrai que jamais.

Pourtant, quand la pression sur ses cheveux se fit légèrement plus forte, demande muette de s’arrêter là et de poursuivre différemment, il laissa glisser la verge hors de sa bouche.

Ludovic ne perdit pas de temps et s’empara à nouveau de ses lèvres. De son côté, ses mains s’attaquaient aux derniers boutons de sa braguette et le débarrassaient de son jean. Un mouvement de jambe, un autre plus ample et peut-être une chouille plus rageur du pied et l’offensant denim s’échoua sur le parquet.

Nus, jouant cette danse que bien des couples connaissaient, ils titubèrent jusqu’à la chambre où ils s’effondrèrent en travers du lit, Ludovic sur lui, les jambes repliées autour de son torse.

Leurs bouches se reprirent avec passion. Les lèvres se mordillaient entre deux baisers, chacun s’amusant à tirer un peu et à s’affronter du regard. Mathieu aimait ça, l’effronterie qu’il pouvait lire dans les yeux de Ludovic et le challenge plus encore. Il était définitivement dominant dans un lit mais il adorait avoir un partenaire qui sache l’allumer et qui ne soit surtout pas docile. Et pour l’instant, Ludovic jouait parfaitement le jeu. Il reprit leur baiser avec passion, faufilant son index entre leurs bouches au moment où elles se lâchaient. L’œil taquin, la langue bien plus encore, Ludovic s’amusa à le lécher et à l’humidifier sans aucune retenue.

Mathieu émit un rire qui fit s’accentuer le sourire de son amant. Un petit mouvement de tête vers l’arrière l’encouragea à passer à la suite. Il ne se fit pas prier. Quand son doigt glissa le long des fesses de Ludovic, ce dernier poussa un « hum » gourmand et exagéré qui lui fit lever les yeux au ciel.

– Petit malin va ! dit-il.

Ludovic laissa échapper un petit rire et lui ne retint pas sa surprise lorsque d’un geste habile du bassin, le jeune homme fit pénétrer son index en lui avant de lui tirer la langue, joueur.

Il aimait ça. Il adorait ça. Pour lui, le sexe aurait toujours dû être comme ça, plaisant, amusant, décomplexé. Et pour le moment, Ludovic semblait être sur la même longueur d’onde que lui. Néanmoins, et même s’il aurait bien joué plus longuement, il avait fantasmé un peu trop longtemps sur lui pour ne pas crever d’envie de passer à la suite. L’avant-goût auquel il avait eu droit un peu plus tôt dans son salon avait fini de l’exciter. Il y aurait de nouvelles occasions pour tester d’autres choses, c’était obligatoire, limpide, évident. Alors, pour l’heure, il ne chercha pas davantage et commença à aller et venir dans le corps qui s’offrait à lui, le préparant pour la suite. De son autre main, il attrapa la nuque de Ludovic pour reprendre sa bouche dans un baiser qui débuta en douceur mais qui ne le fut pas longtemps, incapables qu’ils étaient de rester calmes. Excité par les baisers presque un peu hargneux de Ludovic, par la passion qu’il y mettait et par les premiers gémissements qu’il émettait alors qu’il le pénétrait un peu plus vite, Mathieu grogna à nouveau. Ce qu’il ressentait était déjà terriblement enivrant et ils n’en étaient qu’au hors-d’œuvre. Cela promettait pour la suite.

Lorsque Ludovic attrapa leurs deux verges et les masturba, un « oh » appréciateur lui échappa. Putain, c’était bon. Ludovic était bon. Il avait envie de le faire jouir. Il en avait toujours le désir, il adorait cela même, mais il y avait tant de façon de faire qu’il n’était même pas certain de savoir comment il voulait s’y prendre. Le faire jouir rien qu’en faisant aller et venir ses doigts en lui, pendant qu’il les masturbait. Le faire jouir en le pénétrant de son sexe ? Le faire jouir de sa bouche ? Une fois n’y suffirait pas. Il avait envie de tout ça, là tout de suite, maintenant, en même temps, même si c’était totalement infaisable.

– Putain, râla-t-il quand un vigoureux mouvement de poignet déclencha une vague de plaisir dans son corps.

S’il continuait à s’exciter comme ça, il allait venir lui, avant d’avoir pris une décision. Et puis merde, pensa-t-il. Il avait tellement imaginé ce que cela ferait d’être en Ludovic qu’il ne pouvait résister à l’envie de le goûter de cette façon-là. Alors en essayant de ne pas rompre leur baiser, il se tendit pour ouvrir le tiroir de sa table de nuit : mission quasi-impossible en l’état. La solution lui fut apportée par son amant qui, comprenant aisément la signification de son tortillage, s’empara du nécessaire. Rapidement, lubrifiant et préservatif furent bien en place et avec un râle de plaisir, Ludovic s’affaissa sur sa verge tendue.

Lui-même ne retint pas sa voix. Ouais, c’était bon, c’était exactement ça qu’il voulait, Ludovic le chevauchant, son sexe enserré dans ses chairs. La vue était plus excitante que jamais et alors que Ludovic commençait à bouger sur lui, lentement comme pour l’apprivoiser, lui s’étendit en arrière, lui offrant le contrôle et savourant pleinement son choix. Son regard le détailla : son visage, son cou, son torse, descendant le long de son ventre. Ce ne fut qu’à ce moment-là qu’il remarqua le tatouage qu’arborait le jeune homme. Il ne retint pas un sourire. Lui qui appréciait les hommes tatoués y trouvait son compte. Ne résistant pas, il passa son pouce sur le petit Ganesh noir, le caressant. Il reprit sa petite observation, naviguant entre le visage de son amant et sa verge qui se tendait vers lui. Une fois de plus, il avait envie de le goûter, dommage qu’il ne puisse pas le prendre et le sucer en même temps, cela aurait été parfait. La vision de ce sexe dur, à la pointe humide eut raison de lui et sans même y réfléchir, il commença à répondre aux mouvements de Ludovic. Ancrant ses pieds sur le matelas, il donna de vifs coups de reins, à chaque fois que celui-ci descendait, s’attachant à augmenter la puissance de ses pénétrations. Le plaisir monta crescendo et Ludovic finit par se tendre en arrière, arquant son dos alors qu’il s’empalait de plus en plus rapidement sur son sexe. Les soupirs bruyants et de plus en plus rapprochés qu’il émit finirent de lui faire perdre pieds. Les mains fermement ancré sur les hanches de Ludovic, il répondait à chaque manifestation de jouissance par plus de passion encore.

– Ma… thieu, couina Ludovic alors que son visage commençait à se tordre sous le plaisir qu’il ressentait.

Mathieu le trouva plus bandant que jamais. Ses reins augmentèrent la cadence, le plaisir brûlait son corps et son sexe durcissait de plus en plus. Il allait éjaculer sans tarder mais putain, il voulait voir Ludovic jouir avant lui, l’entendre, découvrir l’expression de son visage, voir son corps se tendre, son ventre se contracter, son sexe se déverser, sentir son intimité se serrer autour de lui. Ses yeux naviguaient de plus en plus vite sur lui, son visage, son torse, son ventre, sa verge, s’attardant un peu plus longuement sur elle.

Il grimaça à son tour alors que l’orgasme se frayait un chemin de plus en plus rapide en lui. Bon sang, il allait jouir, il voulait jouir.

Il regarda de nouveau Ludovic dont le visage trahissait la petite mort à venir avant de descendre une fois de plus vers sa verge sur laquelle la main droite de son amant se mouvait rapidement. Et tandis qu’il forçait un peu plus sur ses jambes, il fixa ce bout charnu. Merde, il voulait l’avoir en bouche quand il exploserait, ce serait tellement bon. Mais, ils y étaient presque et…

– Merde, grogna-t-il.

D’un geste brusque, poussant sur ses bras, il souleva le jeune homme jusqu’à sortir définitivement de son corps chaud. Ludovic râla bruyamment mais il n’en eut cure. Il désirait goûter son sperme et sentir son sexe pulser contre son palais quand il viendrait. Alors, il le propulsa vers l’avant et l’engouffra entre ses lèvres.

Le cri inarticulé de Ludovic résonna dans la chambre.

Tandis qu’il le suçait de nouveau, Mathieu dirigea sa main gauche sur sa verge et après en avoir ôté le préservatif sans ménagement, entreprit de longs et rapides mouvements de va-et-vient. Il n’en faudrait pas beaucoup, non, très peu, en fait. Et comme son plaisir franchissait la limite qui le ferait basculer dans l’orgasme, Ludovic atteint le sien. Un premier jet emplit sa bouche, suivit d’un second et il se laissa totalement aller alors qu’il avalait. Son sperme gicla à son tour, s’échouant sur son ventre et sûrement un peu sur Ludovic. Il continua à se masturber jusqu’à ce qu’il se sente vidé, comblé.

Il s’étendit, poussant un long soupir.

Ludovic se rassit sur lui, mains en arrière sur le matelas. Sa respiration était hachée et son torse se soulevait à un rythme rapide. L’odeur de sperme, de sexe et de mâle emplissait ses narines à chaque nouvelle inspiration. Il adorait cela.

Il ne parvenait pas à croire qu’il venait de coucher avec Mathieu. Et franchement, c’était un de ses meilleurs coups. Cette partie de jambes en l’air là, il n’était pas prêt de l’oublier. Le sexe avait été plus joueur et moins dominateur qu’il l’avait imaginé, mais il avait adoré la manière dont il l’avait empoigné à la fin, même s’il regrettait de n’avoir pas joui sur lui, le faire dans sa bouche avait eu un quelque chose de terriblement érotique qui lui provoqua un frisson de désir, de plaisir, il n’aurait su le dire. Ramenant le visage vers le bas, il observa le corps sur lequel il reposait. Le torse était musclé, légèrement poilu, il trouvait cela viril, quelques gouttes de sueur perlaient entre ses pectoraux, ainsi que le long de ses tempes. Les joues étaient rougies de l’effort que Mathieu venait de fournir, mais il savait à la chaleur qu’il ressentait sur les siennes qu’il devait en être de même pour lui.

Alors qu’il finissait sa petite revue de détail, leurs yeux se croisèrent et ils éclatèrent de rire. Il se passa la main sur la tête, la baissant même un peu dans son mouvement, affichant un sourire amusé à la limite du timide.

– J’en conclus que tu aurais dit oui si je t’avais invité à boire un verre ?

Mathieu pouffa.

– Je ne vois pas ce qui te fait dire ça ?

– Oh, je sais pas, peut-être mon sperme au coin de ta lèvre.

La langue de Mathieu y surgit.

– Il n’y en a pas.

Et son ton lui parut presque déçu.

– Je sais.

La petite claque qu’il se prit sur la fesse le fit sourire.

– Huumm, ronronna-t-il.

– La fessée, c’est ton truc ?

Il haussa les épaules et se pencha vers Mathieu.

– Ca dépend, chuchota-t-il contre ses lèvres.

Il n’en fallut guère plus pour qu’ils n’échangent un nouveau baiser, long, doux et beaucoup plus tendre que les précédents. Quand leurs bouches se séparèrent, Ludovic se jeta à ses côtés, se laissant tomber sur le matelas. Mathieu se mit de profil et passa la main sur son torse, disant :

– En tout cas, je ne connaissais pas ces méthodes de recrutement pour les témoins de Jéhova.

Il éclata de rire.

– Tu en dis quoi ?

– Très efficace en ce qui me concerne. Je t’ai laissé entrer, tu as vu.

– C’est maintenant que tu es encore sous l’effet du plaisir que je vais te louer les mérites de Jéhova.

– Cette marque hindouiste est-elle vraiment autorisée ?

– Hé ! Je couche, ils peuvent quand même m’autoriser à mettre ce que je veux sur son corps.

– Ou dans ton corps.

La voix s’était faite un peu plus rauque et il sentit un frisson le parcourir. Il s’étendit, s’offrant au regard qui le détaillait ouvertement.

– Tu aimerais y retourner ?

– C’est une proposition ?

– Peut-être.

La bouche de Mathieu vint se coller sur son pectoral où il déposa un premier baiser, suivi d’un second, d’un troisième, le tout en descendant vers son ventre.

– Tu essayes de me convaincre ? demanda-t-il.

– On dirait bien. Suis-je en bonne voie ?

– Carrément même, mais cette fois-ci je ne veux pas que tu te retires en cours de route, je veux jouir en t’ayant bien profond en moi.

– Tu m’excites quand tu parles comme ça, souffla Mathieu.

– Ah oui, c’est ton truc le dirty talk ?

– Ca dépend, marmonna Mathieu qui avait atteint son bas-ventre et s’approchait de sa verge qui commençait à réagir.

– De quoi ?

– De la façon dont c’est fait.

– Hum, voilà qui est intéressant. Ah, merde, lâcha-t-il comme son sexe retrouvait de nouveau la bouche qui l’avait fait jouir, ce que tu suces bien. Si j’avais su que tu étais aussi bon, je crois que je t’aurais sauté dessus dans ton bureau.

Le petit rire qui secoua Mathieu lui provoqua une myriade de frissons telle que ses orteils se contractèrent.

– Il y a plein de choses pour lesquelles je suis doué.

– Vantard.

– Il ne tient qu’à toi de le découvrir.

– Pas qu’à moi, tu es libre ?

– C’est maintenant que tu le demandes, s’amusa Mathieu en soufflant sur son sexe.

Ludovic se tortilla sous la sensation de froid. C’était délicieux. Il haussa les épaules.

– J’avais pas vraiment prévu que les choses se passent comme ça. J’avais tout simplement pas imaginé que j’emménagerais juste à côté de chez toi. C’est assez hallucinant en soi.

– J’avoue que j’en suis le premier surpris, mais je trouve la surprise très agréable.

Mathieu déposa un baiser à l’intérieur de sa cuisse.

– Je dirais même délectable.

Cela le fit sourire.

– Délecte-toi, je suis tout à toi si ça te tente, pour l’heure, la journée, plus.

Et comme ce dernier mot franchissait ses lèvres, il ne put s’empêcher d’éprouver une vague appréhension. Mathieu lui plaisait terriblement et si le sexe était toujours aussi bon, il était prêt à signer pour beaucoup plus, mais il ignorait totalement ce que pensait l’autre homme. Et franchement vivre à côté de lui et ne pas pouvoir en profiter allait être une horrible torture.

Mathieu se redressa et remonta jusqu’à son visage.

– Je suis comptable, commença-t-il et Ludovic fronça les sourcils, perdu, tu devrais savoir dès maintenant que j’en veux toujours plus.

Même s’il l’avait désiré, il aurait été incapable de retenir le sourire qui éclot sur ses lèvres.

– Alors qu’est-ce que tu attends ? lança-t-il.

L’expression de Mathieu se fit presque carnassière, lui rappelant son côté un peu carnivore, mais il était prêt à se faire dévorer.

Un peu plus tard, Mathieu finissait de dérouler un nouveau préservatif, lorsque la sonnette retentit.

– Ah non, râla-t-il.

– Laisse, l’incita Ludovic, sa main se faufilant pour attraper sa verge.

Nouvelle sonnerie.

Mathieu soupira. Cette fois, il en était sûr, c’était la vieille peau qui venait se plaindre parce qu’elle avait dû les entendre jouir.

– Je pense que tu n’as pas encore eu l’occasion de rencontrer madame Rochas.

– La vieille folle ?

– Ah, je vois que si.

– Oui, elle a frappé chez moi hier pour une histoire de bruit, bla-bla-bla.

La sonnerie retentit encore une fois.

– Comme tu le constates, elle est du genre têtu et elle ne partira pas comme ça.

– Vraiment ?

– Oh crois-moi sur paroles et d’expérience.

Mathieu se défit du préservatif, saisit un pantalon quelconque et l’enfila. Il sortit de la pièce en prenant son temps, il n’allait pas se presser non plus et surtout il allait l’envoyer chier suffisamment fort pour que l’envie de venir sonner chez lui un jour lui passe à jamais.

Ludovic s’étira sur les draps comme un chat, d’une main il attrapa son sexe et se caressa doucement pour ne pas perdre son excitation, encore qu’il était certain que ce ne serait pas le cas. Il n’arrivait tout bonnement pas à croire en sa chance. Un peu plus et il aurait gloussé comme une midinette.

Mathieu revint rapidement, apparaissant dans l’embrasure de la porte.

– Alors qu’est-ce qu’elle voulait la vieille ?

– Tu n’aurais pas oublié quelque chose ?

– Ludo !! Sors ton cul de là-dedans, entendit-il depuis l’entrée.

Ses yeux fixèrent ceux de Mathieu, s’ouvrant en grand alors qu’il réalisait. Il éclata de rire avant de se lever du lit en un bond. Il rattrapa au vol son slip que Mathieu avait récupéré en revenant, il le passa et trottina jusqu’au salon, un grand sourire sur les lèvres. A la porte d’entrée, se trouvaient les trois potes qui étaient venus l’aider à finir d’emménager, l’un l’air faussement en colère, les deux autres bras dessus, bras dessous, morts de rire.

– J’y crois pas, reprit le premier. Monsieur part chercher un ouvre-bouteille parce que soi-disant le sien est dans le fond des cartons et pendant qu’on meurt de soif, tu t’envoies le voisin.

– Sympa pour tes potes, murmura Mathieu à son oreille.

Le fait qu’il s’affiche ouvertement avec lui, l’enlace même, finit de le rassurer complètement. Il pencha la tête en arrière, la posant sur son épaule.

– Tu as un décapsuleur ?

Le propriétaire des lieux s’excusa et partit en prendre un dans la cuisine, tandis qu’il expliquait à ses amis que c’était une longue histoire et que promis, il leur raconterait le pourquoi du comment. Lorsque Mathieu fut revenu, il leur jeta de quoi ouvrir leurs bouteilles de bière, les colla dehors avant de leur claquer la porte au nez sur un « Commencez sans moi, j’arrive ».

– Tu es un garçon charmant, remarqua Mathieu, les bras croisés sur le torse, un sourire amusé sur les lèvres.

– Quoi ? Je finis toujours ce que je commence.

Et sans chercher plus, il retira son slip, le lança au visage de Mathieu et rejoignit la chambre.

Ce dernier leva les yeux au ciel et le suivit.

Cette fois, que ce soit la vieille folle ou même le président, ils pourraient tous sonner autant qu’ils le voulaient à sa porte, il ne l’ouvrirait pas avant d’avoir vu jouir Ludovic encore une fois, peut-être deux ? Ses potes avaient l’air d’être rudement patients pour avoir mis tout ce temps à venir le débusquer, il aurait peut-être le temps de récupérer suffisamment pour ça.

Oui, peut-être deux alors pensa-t-il tandis qu’il sautait sur son lit où s’étalait jambes ouvertes un Ludovic plus tentant et indécent que jamais.

Le mot de la fin : Voilà, j’espère que cette petite novella vous a plu et vous a fait passer un bon moment. Sachez que si ces deux-là vous ont plu, j’ai un projet plus long les concernant qui se trouve dans ma pile à écrire!

One thought to “Un hamburger, des frites et mon cœur avec (9 -Fin)”

  1. Coucou Hope.
    Je me suis régalée avec cette nouvelle.
    Je vote pour un texte plus long pour ces deux là. Mathieu&Ludovic. 💗

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